1. Principes

Chaque disque dur est divisé en plusieurs partitions et chacune d'entre elles contient un système de fichiers. Tandis que Windows® associe une lettre à chacun de ces systèmes de fichiers (enfin, seulement à ceux qu'il reconnaît), GNU/Linux possède une arborescence unique, et chacun des systèmes de fichiers est monté à un endroit de l'arborescence.

De même que Windows® a besoin d'un lecteur C:, GNU/Linux a besoin de pouvoir monter la racine de son arborescence (/) sur une partition qui contient le système de fichiers racine. Une fois la racine montée, vous pouvez monter d'autres systèmes de fichiers sur différents points de montage qui existent dans l'arborescence. N'importe quel répertoire sous la racine peut faire office de point de montage, et vous pouvez monter le même système de fichiers plusieurs fois sur différents points de montage.

Cela permet d'obtenir une grande souplesse de configuration. Dans le cas d'un serveur Web, par exemple, il est courant de consacrer une partition entière au répertoire hébergeant les données du serveur. Le répertoire qui les contient est en règle générale /var/www et fait donc office de point de montage pour la partition. Vous devriez considérer la création d'une large partition /home si vous planifiez de télécharger un nombre important de logiciels, enregistrer beaucoup de documents personnels, photos, fichiers musicaux, etc. Vous pouvez voir dans les parties Figure 8.1, « Avant le montage du système de fichiers  » et Figure 8.2, « Après le montage du système de fichiers  » la situation du système avant et après le montage des fichiers.

Figure 8.1. Avant le montage du système de fichiers

Avant le montage du système de fichiers

Figure 8.2. Après le montage du système de fichiers

Après le montage du système de fichiers

Comme vous pouvez l'imaginer, cela présente de nombreux avantages : l'arborescence sera toujours la même, qu'elle s'étende sur un seul système de fichiers ou plusieurs dizaines[22]. Cette souplesse permet à tout moment de déplacer physiquement une partie encombrante de l'arborescence sur une autre partition quand la place vient à manquer, ce que nous allons faire ici.

Il faut savoir deux choses sur les points de montage :

  1. Le répertoire faisant office de point de montage doit exister.

  2. Ce même répertoire devrait être vide : si un répertoire choisi comme point de montage contient déjà des fichiers et sous-répertoires, ceux-ci seront tout simplement « cachés » par le système de fichiers nouvellement monté, mais ils ne seront pas effacés. Ils seront tout simplement inaccessibles jusqu'à ce que vous libériez ce point de montage.

[Astuce]Astuce

En fait, il est possible d'accéder aux données « cachées » par le système de fichiers nouvellement monté. Vous n'avez qu'à monter le répertoire caché avec l'option --bind. Par exemple, si vous venez tout juste de monter le répertoire /cache/repertoire/ et que vous voulez accéder à son contenu original dans le répertoire /nouveau/repertoire/, vous devrez taper la commande :

    mount --bind /cache/repertoire/ /nouveau/repertoire/
   


[22] GNU/Linux peut prendre en charge plusieurs systèmes de fichiers montés en même temps. A l'heure où nous écrivons, le noyau Mandrakelinux le plus récent (2.6.10-3mdk) peut gérer jusqu'à 256 systèmes de fichiers.